PRÉSIDENTIELLES AU SÉNÉGAL : Le Duel Au Sommet

Enfin, à 72 heures de la fin de la campagne électorale, les premières tendances se dégagent : Le premier constat est que Pastef et son candidat, la Coalition Diomaye président 2024 ont rattrapé leur retard, partis quelques jours après leurs concurrents. Le second constat est une bipolarisation au sommet : un duel Bassirou Diomaye Faye Contre Amadou Ba avec un léger avantage pour le candidat de Pastef qui lève les foules et surtout les jeunes sur tout son passage.

A l’évidence, le grand stratège Ousmane Sonko a mis en place un maillage du territoire national avec deux grandes écuries distinctes dirigées l’une part le candidat Diomaye et l’autre par lui-même. Mieux Pastef bénéficie également de deux autres équipes de campagne avec temps d’antenne, Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye. Entre ces deux poids lourds, le KO est dans l’air.

Manifestement Pastef, l’opposition radicale et son candidat Bassirou Diomaye Faye cherchent à administrer un coup KO à son adversaire principal, le candidat du pouvoir et de Benno, le mal-aimé de son propre camp, le sulfureux Amadou BA. Pastef veut relever le défi de battre à plate couture le candidat du président Macky Sall en emportant le scrutin dès le premier tour.

De leur côté, les tenants du pouvoir ne veulent pas d’un second tour qui se transformerait en référendum pour ou contre la politique de Macky Sall. A l’instant T, on peut sans se tromper affirmer que Pastef tient le bon bout que ce soit pour une victoire dès le premier tour ou un référendum au second tour. Ensuite arrivent derrière, distancés, le groupuscule de « faiseurs de roi »

Ne pouvant plus accéder au second tour, ils feraient des scores honorables leur permettant de négocier leur ralliement contre des postes de ministres ou de directeurs généraux pour leur coalition.: Ce sont Khalifa Ababacar Sall, Idrissa Seck, Aliou Mamadou Dia et Mouhamed Boun Abdallah Dionne.

Ce n’est pas un hasard si Amadou Ba et Khalifa Sall se sont congratulés ostensiblement en public et devant les caméras. Benno et Amadou Ba sont déjà entrain de chercher des alliances pour le second tour. Il a tendu la main fraternelle à Mouhamed Dionne une fois rassuré de l’avoir écarté de la qualification au second tour.

La Coalition DiomayePrésident dispose de plus de réservoirs en cas de second tour : Il peut facilement rallier à sa cause les candidatures de témoignage ou d’auto-promotion : Déthié Fall, Malick Gackou, Aliou Mamadou Dia, Anta Babacar N’gom, Serigne Mboup, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall, Pape Djibril Fall.Tous ceux-ci veulent revendiquer leur part de lutte pour éradiquer le système Macky Sall.

En milieu de campagne, Idrissa Seck et Amadou Ba rivalisaient d’attaques violentes et des insinuations pour discréditer le candidat de Pastef que les sondages dont ils disposent placent en tête. Ayant senti le péril Idrissa Seck, Macky Sall a battu le rappel de ses troupes et sauver in extrémis la disqualification de ses deux poulains en optant pour un soutien sans enthousiasme à Amadou Ba et en abandonnant contre son cœur le malheureux Mouhamed Dionne qui appellera sûrement et facilement à voter Benno en cas de second tour.

Idrissa Seck et Khalifa Sall auront un choix cornélien : l’un comme l’autre étant à leur dernière candidature à cause de leur âge avancé et handicapés par leur passif, leur faute de gestion de l’Etat sanctionnée par la prison, voudront baliser le chemin à leurs jeunes cadres dans une coalition gagnante avec promesse de postes juteux plutôt que vers un choix de cœur en choisissant un Benno en déroute.

En résumé, la campagne nous donne trois groupes distincts : un duo de tête : Diomaye-Amadou, suivi des arbitres pour la victoire : Khalifa-Aliou Mamadou Dia-Idrissa Seck et Mouhamed Dionne et le troisième groupe constitué des autres qui récolteront chacun entre 1 à 5 % des suffrages Voilà la donne à 3 jours de la fin de la campagne. Les sondages n’étant qu’une photographie à l’instant T, les candidats redoubleront d’efforts jusque dans les dernières heures pour inverser les tendances. Des coups bas, des fakes news et des boules puantes peuvent encore surgir par instinct de survie .En campagne électorale, tant que les urnes n’ont pas livré leur verdict, on n’est à l’abri de rien.

#Elections2024

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